La recherche du bonheur, c’est du sérieux. À tel point que les éminents économistes membres du Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences économiques se sont penchés sur la question. Ils ont passé au crible, les facteurs qui conduisent au bien-être dans le rapport FEM34-14.
En juillet 2011, le roi du Bhoutan a pris la décision de remplacer le PIB par le bonheur national brut (BNB) qui intègre la santé, la culture, l’utilisation du temps. Pour le royaume, le BNB constitue un indice tout aussi important que d’autres indicateurs économiques.
Désormais, les entreprises qui choisissent de se développer à l’étranger tiennent compte de l’indice de développement humain (IDH), nouvel indicateur qui mesure la qualité de vie. Depuis mai 2011, l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE) offre la possibilité aux citoyens des 34 pays membres d’évaluer et de comparer leur indice de bien-être en allant sur le site de l’OCDE.
L’indice « vivre mieux » prend en compte 11 critères (environnement, santé, éducation, travail, logement…).
Les Français sont ceux qui souffrent le moins de privation
ans un rapport intitulé « Évaluation transversale de l’impact de la consommation sur le bien-être subjectif dans la région Euromed », les économistes démontrent l’influence des conditions économiques et notamment de la consommation de biens et de services sur le bien-être. Les activités de consommations offrent la possibilité aux individus de satisfaire leurs besoins et par la même d’améliorer leur qualité de vie.
Ce rapport très détaillé, étudie au fil des 140 pages, la consommation de trois catégories de biens et services : ceux à caractères utilitaires permettent de satisfaire les besoins de base: se nourrir, se vêtir… Ceux qualifiés d’hédoniques, ont vocation à dispenser du plaisir. Aller au ciné, au restaurant, au musée, partir en voyage n’est pas indispensable, mais concours au bonheur de chacun.
Enfin, les biens et services apparents contribuent à affirmer le statut social des personnes. « Si, à 50 ans, on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie ». Désormais célèbre, la petite phrase du publicitaire français Jacques Ségéla démontre à quel point les signes extérieurs comptent dans une société axée sur la consommation et sur l’image de soi.
Le Femise réalise une étude comparative de la consommation et de la satisfaction des besoins en Méditerranée. Elle démontre que les Français sont ceux qui souffrent le moins de privation, devant les Tunisiens et les Marocains. En revanche, les habitants du Bénin subissent des privations quotidiennes. La satisfaction des besoins doit, selon les auteurs du rapport, faire partie intégrante des politiques publiques.
Tout comme les indices sociaux, les indicateurs de production économique, le bien-être des individus prendront une importance croissante dans les stratégies politiques. « Du pain et des jeux »! César avait compris avant l’heure, la nécessité de nourrir et aussi de divertir Rome…
Photo par Econostrum: Les habitants du Bénin souffrent des difficultés sur une base quotidienne. (Photo Vero) – Article par Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. www.econostrum.info.