Sécheresses, canicules, inondations à répétition impactent l’exploitation des terres agricoles et la production. Ce phénomène freinera à terme les investissements et aura une incidence notable sur la consommation avec la flambée annoncée du prix des matières premières. Les chercheurs du Femise publient une étude (FEM34-23) mesurant les effets du changement climatique en Egypte en 2050.
Si rien n’est fait, le changement climatique aura pour effet de réduire le PIB de l’Egypte de 10% en 2050 ! C’est dire l’importance capitale qu’il revêt sur l’économie. Changement climatique ne signifie pas simplement hausse des températures et du niveau des précipitations. Il faudra intégrer la variabilité climatique avec des situations de plus en plus extrêmes. Orages, canicules, inondations auront des effets dévastateurs.
Sherman Robinson et Dirk Willenbockel, deux experts anglo-saxons, se sont associés à Abeer Elshennawy, professeur à l’Université américaine du Caire et coordonnateur de l’étude Femise (FEM34-23 ) intitulée « Changement Climatique et croissance économique : analyse par un modèle d’équilibre général intertemporel pour l’Egypte ».
Ils se sont attachés à modéliser le changement climatique en Egypte en étudiant plusieurs scénarios.
DES MESURES POUR PRÉVENIR LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Entre 1960 et 1990, les températures ont grimpé de 3 à 3,5 degrés et, d’ici 2050, il faut s’attendre à une nouvelle hausse de 2°C.
Vraisemblablement, l’activité touristique du pays en pâtira mais il sera loin d’être le seul secteur touché. L’agriculture, particulièrement vulnérable aux écarts de température et précipitations, risque de subir des dégâts importants.
L’Egypte a pris toute la mesure de l’impact climatique lors de la canicule de 2010. Les exploitations agricoles, concentrées dans la vallée et le delta du Nil, ont été cruellement affectées avec pour conséquence la flambée des prix. Nul doute que la productivité agricole risque de pâtir en raison de la hausse des degrés.
Les experts ont souligné également l’incidence des coupures électriques sur l’outil de production et plus spécifiquement sur les systèmes de refroidissement.
Une situation qui risque à terme de dissuader les investisseurs. Comment envisager d’installer une aciérie, une cimenterie, une verrerie sans électricité en continu ? Les économistes du Femise estiment que la hausse du prix de l’électricité se répercutera sur les coûts de production.
Outre l’impact sur la consommation et l’investissement, il faudra également intégrer la dépréciation de l’immobilier, notamment en zone côtière, conséquence directe de la hausse du niveau de la mer.
L’étude Femise préconise de mettre rapidement en place des mesures afin d’atténuer l’impact du changement climatique : améliorer l’efficacité des systèmes d’irrigation, protéger les côtes et les plantations.
Avec ces premières mesures, l’Egypte pourrait déjà réduire la perte de son PIB de 4% en 2050.
Photo : Le Haut- Barrage en Egypte (Al Sad el Aali) par Michel Guilly
Article par Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. www.econostrum.info.
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