Les transferts de fonds des migrants contribuent à améliorer les conditions de vie et le niveau d’éducation des familles récipiendaires. Une étude d’impact de ces migrations temporaires a été conduite par les économistes du Femise. L’Algérie et le Maroc ont fait l’objet d’une analyse approfondie.
Logement, santé et éducation, premiers postes de dépenses
que les envois de fonds des migrants réduisent significativement le nombre de ménages pauvres vivants en milieu rural. Ils empêchent également les ménages vulnérables de tomber dans la pauvreté. En réalité, même si les migrants ne sont pas tous issus de familles pauvres, les fonds qu’ils envoient peuvent avoir un effet d’entraînement des dépenses », précise le rapport. Généralement, les fonds sont affectés aux dépenses de biens et de services : Logement, santé et éducation représentent les premiers postes de dépenses.
« (…) Les transferts des migrants influencent positivement la décision des parents de laisser leurs enfants poursuivre leurs études en particulier s’ils sont de sexe masculin et lorsqu’ils sont inscrits dans un lycée ou dans un établissement d’enseignement supérieur », précise le rapport FEM33-22.
Si certains migrants choisissent de quitter leur pays d’origine afin d’améliorer les conditions de vie des familles restées au pays, certains décident de ne pas transférer d’argent. Selon l’étude, les montants varient en fonctions de leurs revenus, de leur pays d’origine, du pays de destination et de la durée du séjour à l’étranger.
Globalement, les transferts de fonds s’effectuent vers des pays à faible performance économique. Ils permettraient de réduire de 9% le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.
En Algérie, le Femise constate un écart notable entre les populations bénéficiant ou non de transferts de fonds des migrants. Des disparités sont également relevées selon les régions. Si Nedroma se caractérise par un fort taux d’émigration et un faible taux de transfert de fonds, la Kabylie, liée au passé colonial français, est marquée par le retour des migrants au pays au moment de la retraite. Dans ce cas, le Femise note l’importance des pensions versées aux anciens migrants.
Au Maroc, les transferts de fonds constituent la première source de devises devant les recettes touristiques. En 2011, ils représentaient quelque 351 milliards de dollars.
Si les transferts améliorent les conditions de vie, ils ne peuvent en revanche se substituer à une politique publique globale tournée vers l’inclusivité.