Thème : Economie Politique des Relations Affaires-Etats et la croissance en MENA
Lieu : Paris, France
Date : Du 21 au 22 juin 2018
Une trentaine de spécialistes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord se sont réunis à Paris à l’occasion d’un congrès organisé par le FEMISE et le Economic Research Forum (ERF) en collaboration avec l’Université Paris Dauphine, l’ENS et Paris-Sciences-et-Lettres sur : « L’Economie Politique des Relations d’Affaires de l’Etat et de la Croissance au MENA »
Quelle situation économique dans la région ? Quels liens entre les pouvoirs et la croissance ? Reportage au coeur des débats.
C’est face à une salle comble, dans la si emblématique université Paris Dauphine, que s’est ouvert le 21 juin dernier un congrès international sur le thème de la croissance et de l’économie politique dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Deux jours de débats intenses et constructifs, animés par des participants venus du monde entier.
L’objectif de l’événement, organisé conjointement par le Femise, Economic Research Forum (ERF, Caire) , l’Université Paris Dauphine, l’ENS et Paris-Sciences-et-Lettres, était de s’interroger sur les relations entre le pouvoir, l’Etat et les marchés financiers.
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« Dans le passé, les économistes étaient davantage focalisés sur les différents points que les gouvernements pouvaient améliorer tels que la compétitivité, l’accès au crédit ou les affaires », explique Ishac Diwan, spécialiste du Moyen-Orient. « Mais nous avons remarqué que rien n’a changé. Alors nous essayons de comprendre quelles sont les profondes raisons ayant empêché le changement » poursuit le professeur associé à Paris Sciences et Lettres et la Columbia University.
Ces réflexions ont permis de mettre en lumière d’éventuelles solutions pouvant faire baisser le taux de chômage et augmenter la croissance dans la région méditerranéenne. Elles ont notamment révélé les impacts que peuvent avoir sur la croissance la pratique du « cronyism », c’est à dire le fait de réserver, en entreprise ou en politique, des postes ou des avantages importants aux membres de son cercle familial et amical.
Ces privilèges, l’évolution professionnelles des élites d’un pays et leur relation au pouvoir, ou encore le rôle des marchés financiers comptent parmi les thèmes abordés pendant ces deux jours de débats à l’université Paris Dauphiné.
« Les chercheurs échangent sur la croissance,sur les questions de népotisme dans la région et le capitalisme… Ils ont présenté différents travaux, de l’Egypte , de la Jordanie et la Tunisie » précise Maryse Louis, Déléguée Générale du Femise et co-organisatrice de l’événement. A l’issue des 5 sessions programmées sur les deux jours, un seul et même constat semble s’appliquer aux pays de la zone : « Nous aurions besoin de réformes politiques », afin notamment d’améliorer le développement du secteur privé, considère Ishac Diwan.
Dans les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord, la croissance est encore faible et le taux de chômage élevé. D’après la chercheuse Ghada Tayem, « Nous avons aussi en Jordanie beaucoup de réfugiés venus d’Irak et Syrie et après leur arrivée, les politiques n’ont pas fait les bons choix pour améliorer l’offre de travail ».
La croissance pourrait également être ralentie par les privilèges accordés à certaines entreprises par le gouvernement. Des résultats obtenus après la présentation à ce congrès de 17 travaux qui, « j’espère, pourront changer les choses » s’enthousiasme Ghada Tayem.
« Ce congrès, auquel ont participé des chercheurs du monde entier, peut apporter beaucoup en termes de discussions, d’échanges et d’idées » conclut la doctorante Nesma Ali, chercheuse à Düsseldorf dans l’Institut pour la Compétition Economique.
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Article preparer par Johanne Eva Desvagesde, EcomNewsMed: http://ecomnewsmed.com/