Le coronavirus s’est révélé être une menace sérieuse non seulement pour la santé des personnes, mais aussi pour les économies et les sociétés de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Cette crise constitue un véritable test pour la résilience des pays du sud et de l’est de la Méditerranée, car elle est survenue à un moment où ils devaient relever le défi de maintenir la croissance de leurs économies, confrontés à un chômage croissant et à des ressources limitées. La sortie de la crise dépendra en grande partie de la manière dont les pays de la région établiront leurs priorités d’action, et de la manière dont ils s’intégreront et coopéreront les uns avec les autres dans les secteurs clés. Suite au succès du premier round du «COVID-19 MED BRIEFS» lancé par le Centre pour l’intégration méditerranéenne (CMI) et le FEMISE, les deux institutions ont décidé d’unir à nouveau leurs forces et de lancer un second round. Cette série de Policy Briefs a pour but d’ouvrir la voie à des analyses thématiques et des recommandations plus approfondies.
Le dix-septième COVID-19 MED BRIEF, intitulé « Transition énergétique, durabilité et politiques du marché du travail : Implications et recommandations pour les pays du sud de la Méditerranée», par Stella Tsani, Professeure adjointe au département d’économie de l’université d’Ioannina, Grèce, est disponible ( en anglais) en cliquant ici
Résumé : Le COVID-19 intensifie l’urgence de la transition vers la durabilité. L’Accord de Paris, l’Agenda 2030 des Nations Unies et le font de l’augmentation des sources d’énergie renouvelables dans le mix énergétique et de la décarbonisation des économies une priorité. Cette transition énergétique aura un impact significatif sur les pays du sud de la Méditerranée, en particulier sur les producteurs d’hydrocarbures : l’Égypte, la Libye et l’Algérie. Ils pourraient être confrontés à des chocs brutaux dans leurs secteurs primaires de production et sur leurs marchés du travail si aucune mesure n’est prise à temps. Pour un avenir résilient, la transition énergétique doit être couplée à une transition juste et inclusive sur les marchés du travail. L’analyse scientifique suggère d’examiner de plus près les politiques susceptibles de favoriser les liens en amont et en aval du secteur énergétique avec les autres secteurs de l’économie.
La conception et la mise en œuvre de telles politiques dans les pays du sud de la Méditerranée peuvent bénéficier de la coopération avec des pays partageant des défis similaires (à savoir, Moyen-Orient, Asie centrale, pays subsahariens), avec des régions et des pays qui élaborent des politiques pour transformer les projets énergétiques en un moteur de croissance industrielle et de création d’emplois (par exemple, UE, Norvège), et avec des institutions qui apportent des connaissances importantes sur ce sujet (comme la Banque mondiale).
Les recommandations comprennent : i) la conception de politiques bien informées, ii) la promotion de la coopération par le biais de clusters et de programmes régionaux, iii) l’accent mis sur le savoir-faire, la technologie et la transférabilité des compétences au-delà du secteur de l’énergie, iv) une intervention opportune dans le système éducatif, v) l’allocation prioritaire de fonds publics et de l’aide internationale à l’éducation, aux compétences et à la mise à niveau technologique de la main-d’œuvre, qui peuvent améliorer les perspectives d’emploi, la résilience et la durabilité à long terme.
Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs «Répondre aux défis du COVID-19 en Méditerranée» qui est réalisée en partenariat entre le FEMISE et le Centre pour l’Intégration Méditerranéenne (CMI).
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