Le coronavirus s’est révélé être une menace sérieuse non seulement pour la santé des personnes, mais aussi pour les économies et les sociétés de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Cette crise constitue un véritable test pour la résilience des pays du sud et de l’est de la Méditerranée, car elle est survenue à un moment où ils devaient relever le défi de maintenir la croissance de leurs économies, confrontés à un chômage croissant et à des ressources limitées. La sortie de la crise dépendra en grande partie de la manière dont les pays de la région établiront leurs priorités d’action, et de la manière dont ils s’intégreront et coopéreront les uns avec les autres dans les secteurs clés. Suite au succès du premier round du «COVID-19 MED BRIEFS» lancé par le Centre pour l’intégration méditerranéenne (CMI) et le FEMISE, les deux institutions ont décidé d’unir à nouveau leurs forces et de lancer un second round. Cette série de Policy Briefs a pour but d’ouvrir la voie à des analyses thématiques et des recommandations plus approfondies.
Le vingtième COVID-19 MED BRIEF, intitulé « Libérer le potentiel des migrants de retour dans les pays du sud de la Méditerranée grâce à une stratégie à trois piliers», par Hélène Syed Zwick est disponible ( en anglais) en cliquant ici
Résumé :
Le présent policy brief traite des opportunités de coopération transnationale dans le domaine de la mobilité humaine et de la migration de retour pour les pays du sud de la Méditerranée (Égypte, Maroc, Tunisie, Algérie, Jordanie, Israël et Liban). La crise du COVID-19, accompagnée de restrictions de voyage et de contrôles accrus aux frontières, a perturbé les schémas de mobilité mondiale et les envois de fonds, qui à leur tour ont conduit à une vulnérabilité accrue à la pauvreté, aux mauvais traitements et à l’exploitation des migrants et de leurs familles. Afin de limiter les implications négatives et très probablement durables de la pandémie sur les moyens de subsistance, l’attention des politiques aux envois de fonds et à la migration de retour semble cruciale.
Ce brief commence par mettre en lumière l’impact de la pandémie sur les tendances de la migration et des envois de fonds dans le contexte sud-méditerranéen. Elle s’appuie ensuite sur les bonnes pratiques des pays du Sud-Est et du Sud de la Méditerranée pour élaborer et proposer une stratégie institutionnalisée reposant sur trois piliers : le suivi systématique des mouvements d’émigration et de migration de retour (pilier 1), l’anticipation des compétences et l’évaluation des besoins du marché du travail (pilier 2), et les systèmes de reconnaissance et de certification des compétences (pilier 3).
Le brief, ancré dans le Programme des Nations Unies à l’horizon 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD), en particulier les ODD1, 8 et 10, et les objectifs du Pacte mondial sur la migration (GCM), se termine par la formulation d’une série de recommandations politiques, notamment : l’opérationnalisation de la collecte de données sur les mouvements migratoires (de retour), une stratégie d’émigration impliquant et engageant la diaspora, une approche de la reconnaissance et de la certification des compétences, un soutien proactif aux travailleurs migrants de retour, une stratégie pour réduire les coûts de transaction des envois de fonds, y compris un débat sur la potentiel des envois de fonds de crypto-monnaie et de l’octroi de licences aux fournisseurs de services.
Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs «Répondre aux défis du COVID-19 en Méditerranée» qui est réalisée en partenariat entre le FEMISE et le Centre pour l’Intégration Méditerranéenne (CMI).
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