Atelier FEMISE sur FAVORISER LA CRÉATION D’EMPLOIS PAR L’ENTREPRENEURIAT INCLUSIF DANS LES PAYS DU SUD ET DE L’EST DE LA MÉDITERRANÉE

Favoriser la Creation de L’Emplois Par l’entrepreneuriat inclusif dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.

30 Mai 2024

Tunis, Tunisie

Rapport de l’événement et les Recommendations Politiques 

 

Résumé exécutif

 

L’atelier intitulé « Favoriser la création de l’emplois par l’entrepreneuriat inclusif dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée », organisé par le FEMISE en collaboration avec l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), l’Union des confédérations d’entreprises méditerranéennes (BUSINESSMED) et l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID), s’est tenu le 30 mai 2024 à Tunis, en Tunisie.

Dans le cadre de l’initiative Team Europe (TEI) « Emplois par le commerce et l’investissement dans le voisinage sud », l’atelier visait à tirer parti de l’entrepreneuriat comme catalyseur du développement économique, de la création d’emplois et de la croissance durable dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM). En mettant l’accent sur les jeunes et les femmes, l’événement a positionné l’entrepreneuriat comme une solution au chômage et un moyen d’intégration et d’autonomisation sociale.

Vous pouvez télécharger le rapport complet de l’atelier ici (en pdf, anglais)

Vous pouvez télécharger l’ordre du jour de l’atelier ici

Résumé des points abordés

Au cours des quatre sessions, les intervenants de haut niveau représentant les parties prenantes de toute la région UE-Med, des organisations internationales, du monde universitaire, des jeunes entrepreneurs, des BSO, du secteur privé, ont exprimé leur vision unifiée : l’entrepreneuriat est essentiel pour remédier aux taux de chômage élevés de la région.

Ils ont souligné cinq défis majeurs qui ont un impact sur le développement humain de la région, notamment le chômage élevé des jeunes, une économie informelle importante, les disparités entre les sexes dans la participation au marché du travail, les défis rencontrés par les micro et petites entreprises et une gouvernance publique inefficace. Ils ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les taux élevés de chômage chez les jeunes et les femmes peuvent entraîner des implications économiques et sociales à long terme, notamment la migration et une baisse de la productivité.

Il a été souligné que des programmes plus stratégiques sont nécessaires dans la région : le programme TEI apporte un soutien à la création d’un écosystème qui nourrit l’entrepreneuriat inclusif par le biais d’un soutien politique, de l’innovation et de la prise de risques pour stimuler la croissance économique et l’équité sociale. Le programme « Masar Al’an, Masar Ahora » de l’AECID vise à accompagner les transitions sociales, écologiques et économiques dans les pays arabes en mettant l’accent sur des initiatives d’emploi innovantes et un commerce numérique inclusif. En outre, l’UE s’est engagée à améliorer le climat des affaires dans la région par le biais d’initiatives conjointes telles que le Forum d’investissement en Tunisie, visant à encourager les investissements durables et à promouvoir l’entrepreneuriat.

Les participants ont souligné l’écart entre la recherche, les compétences et les entreprises et la nécessité d’une réforme de l’éducation axée sur la créativité et la promotion de l’entrepreneuriat. Face à l’inadéquation entre les compétences et l’emploi, en particulier chez les femmes et les jeunes, il est nécessaire de créer des modèles pour anticiper les besoins du marché du travail et aligner les programmes éducatifs sur les opportunités d’emploi réelles et créer des opportunités de formation continue.

Des jeunes entrepreneurs de tous les PSEM (Liban, Égypte, Algérie, Maroc, Palestine et Tunisie) ont eu la parole pour partager leurs expériences, leurs défis et leurs recommandations. Ils ont convenu que certains des principaux défis auxquels ils sont confrontés en tant qu’entrepreneurs comprennent : l’accès au financement, les obstacles gouvernementaux et réglementaires ; la rétention des talents ; les barrières du marché, y compris la numérisation ; les préjugés sexistes à l’égard des femmes ; et l’instabilité économique et politique, notamment en Palestine et au Liban. Ils recommandent la nécessité de : Développer un écosystème entrepreneurial global et favorable, y compris des incitations financières, intégrer l’éducation à l’entrepreneuriat dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge, promouvoir l’innovation et la R&D dans les universités et les centres de recherche, favoriser la collaboration régionale au sein de la région et fournir un soutien unifié des différents acteurs et systèmes. Cette session a souligné la nécessité de changements structurels et politiques, d’un meilleur accès aux ressources et d’un soutien ciblé pour aider les jeunes et les femmes entrepreneurs à surmonter les défis et à réussir dans les secteurs émergents.

Les organisations de soutien aux entreprises (OSE) des PSEM (Liban, Tunisie, Jordanie et Égypte) ont partagé le même point de vue que les entrepreneurs et ont ajouté qu’une approche efficace pour promouvoir l’entrepreneuriat comprend : l’adoption des technologies numériques et l’exploitation de l’analyse des données ; la défense des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour attirer les investissements ; l’adoption d’une perspective de genre dans les programmes de soutien pour encourager et promouvoir la participation des femmes à l’entrepreneuriat. Ils ont également convenu qu’une réforme du système éducatif est nécessaire et qu’une collaboration plus poussée entre les OSE, les institutions universitaires et le secteur privé améliorerait l’écosystème. Encourager la production locale dans les chaînes d’approvisionnement et promouvoir les femmes dans les affaires sont d’autres mesures à prendre. La session a souligné l’importance d’une approche holistique pour soutenir les entrepreneurs, en mettant l’accent sur la transformation numérique, l’inclusion des sexes et l’alignement de l’éducation sur les demandes du marché pour favoriser un écosystème entrepreneurial plus dynamique dans la région.

Les intervenants de la table ronde sur les politiques ont convenu que pour favoriser un entrepreneuriat inclusif dans les PSM, il est nécessaire de créer des instruments financiers innovants pour surmonter les obstacles financiers, de faire respecter les réglementations existantes et de remédier à leur complexité, de saisir les opportunités offertes par la numérisation et de créer un environnement propice à l’intégration régionale. Ils appellent à une transformation de la politique publique pour un entrepreneuriat inclusif qui prenne en compte le changement climatique, ce qui pourrait représenter une opportunité pour les entrepreneurs. Dans l’ensemble, la session a souligné la nécessité d’un meilleur accès au financement, d’un soutien réglementaire, d’une collaboration entre les parties prenantes et d’initiatives ciblées pour promouvoir l’entrepreneuriat inclusif, en particulier pour les jeunes et les femmes dans la région MENA.

Plusieurs recommandations ont été formulées et conclues, qui peuvent être résumées en 7 principales :

1. Favoriser la collaboration régionale : promouvoir les partenariats régionaux et internationaux, y compris une intégration plus approfondie de l’UE-Méditerranée, pour améliorer l’écosystème entrepreneurial, partager les meilleures pratiques et favoriser l’innovation, tout en se concentrant sur la création d’emplois, la croissance économique et la promotion de la paix et de la stabilité.
2. Renforcer l’écosystème des PME : Développer des mécanismes de soutien et des incitations sur mesure pour les PME, tout en encourageant le secteur privé à investir dans les compétences, la R&D et les programmes de formation. Améliorer la coordination et la collaboration entre les acteurs de l’écosystème.
3. Améliorer l’accès au financement : Établir des voies de financement innovantes, telles que le financement participatif, et des lignes de crédit intermédiaires pour faciliter l’accès au financement. Les institutions financières devraient être incitées à soutenir les start-ups et à élargir leur définition des PME pour inclure les entreprises numériques. Les déconnexions entre les secteurs privé et bancaire devraient être traitées.
4. Simplifier le cadre juridique et réglementaire : Appliquer et améliorer l’environnement juridique et réglementaire pour les PME en rationalisant les processus d’obtention de permis et de licences, et en proposant des programmes de formation ciblés pour aider les entrepreneurs à comprendre leurs droits et obligations. Une définition unifiée des start-ups est essentielle pour un soutien ciblé.
5. Investir dans l’éducation et la formation professionnelle : Réformer les systèmes éducatifs pour mieux les aligner sur les besoins du marché en améliorant les programmes, en promouvant l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge et en mettant en œuvre des programmes de formation pratique. Faciliter la mise en relation entre les demandeurs d’emploi et les employeurs afin de mieux comprendre les perspectives d’emploi.
6. Promouvoir l’innovation et la durabilité : encourager la valorisation de la recherche, l’adoption des technologies numériques et les initiatives de transition verte au sein des PME. Les gouvernements devraient créer des cadres favorables à l’entrepreneuriat vert et sensibiliser aux responsabilités environnementales et sociales.
7. Autonomiser les femmes entrepreneures : relever les défis spécifiques au genre en menant des campagnes de sensibilisation, en intégrant les femmes dans des secteurs prometteurs et en élaborant des programmes ciblés qui favorisent leur inclusion dans l’entrepreneuriat et les rôles de prise de décision. Soutenir les initiatives qui éliminent les barrières culturelles et facilitent l’accès aux ressources pour les femmes entrepreneures.

Vous pouvez télécharger le rapport complet de l’atelier ici (en pdf, anglais)

Vous pouvez regarder les enregistrements des sessions ici: 

Session d’ouverture: 

Tarek Tawfik, President, BUSINESSMED

Roger Albinyana, Managing Director, IEMed

Luisa M. García, Head of Department for Cooperation with Arab World and Asia, AECID

Marco Stella, Head of Economic Development, EU Delegation, Tunisia:

 

You can watch the first session here:

Moderator & Speakers:

Jihen BOUTIBA, Director-General, BUSINESSMED

Moundir Lassassi, Research Director, Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Development (CREAD), Algeria and FEMISE

Mohamed Ali Marouani, ResRep of the Institute of Research for Development (IRD) in Tunisia, and FEMISE

-Dolores Sammut Bonnici, BUSINESSMED Board Member, Senior Vice President, MEA, Malta

Leila Belkhiria, President, La Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises chez UTICA