Notre premier objectif est d’étudier si les réseaux contribuent de manière efficace à améliorer la Productivité Totale des Facteurs (PTF) des entreprises et de comparer les réseaux internationaux (les importations de biens intermédiaires et d’équipement, coopération verticale ou horizontale) et les réseaux locaux (expérience d’exportation et de production d’autres entreprises au niveau régional). Étant donné que ces phénomènes sont microéconomiques en substance, les bases de données au niveau des entreprises offrent une très bonne occasion d’approfondir leur analyse. Notre analyse est basée sur un échantillon de firmes espagnoles et turques et étudie leur réaction à l’agglomération au niveau régional. Nous utilisons une version modifiée de la méthode Olley et Pakes afin de contrôler un possible biais d’endogénéité et nous considérons différents indicateurs d’agglomération comme un input endogène de la fonction de production.Une contribution importante de cette étude est de montrer que les entreprises espagnoles et turques partagent des caractéristiques importantes. Les entreprises internationalisées sont différentes des autres entreprises dans le sens où elles sont plus grandes et ont une productivité plus élevée. Les petites entreprises internationalisées ont une productivité plus élevée que les grandes qui n’importent pas ni exportent. Les entreprises étrangères sont plus productives, plus grandes et commercent plus que les entreprises nationales. Nous observons que les entreprises situées dans des régions à haute intensité sont, en moyenne, plus productives, mais l’écart avec d’autres entreprises n’est pas très grand. La région où se localise l’entreprise ne fait pas de distinction claire entre les entreprises, en tous les cas la localisation a une influence moins claire sur la productivité que l’internationalisation de l’entreprise.Dans le cas turc, on obtient plus de preuves qu’il existe des problèmes de congestion que de preuve en faveur des externalités positives de l’agglomération. En Espagne, on obtient plus de preuves sur l’effet positif que les entreprises peuvent obtenir de leur localisation en termes de PTF, mais quelques problèmes de congestion sont également mis en évidence. Contrairement à la Turquie, les entreprises manufacturières espagnoles bénéficient de retombées positives de la concentration des travailleurs et des importateurs et du déroulement d’activités similaires aux leurs dans leur voisinage. Les preuves concernant les liens verticaux sont plus mitigées. La production dans d’autres industries a un impact négatif et les heures travaillées dans les autres industries n’ont pas d’incidence sur la PTF. Toutefois, une augmentation des importations et des exportations dans d’autres secteurs bénéficierait sans aucun doute à la PTF des entreprises opérant dans d’autres activités. Les petites usines sont les entreprises qui apprennent davantage des autres entreprises en Espagne, ou sont moins affectés par les coûts de congestion en Turquie. Dans les deux pays, l’importance des importations au niveau régional, quelle que soit l’activité a un effet positif sur la capacité de gestion des petites entreprises.Le deuxième objectif de ce rapport est de vérifier si la proximité d’autres entreprises exportatrices augmente la probabilité d’une entreprise de devenir un exportateur. Dans ce but, nous utilisons une immense base de données pour les entreprises manufacturières du Maroc et estimons un modèle de décision d’exportation qui tient compte de variables d’agglomération. Le document montre que l’agglomération des entreprises d’un même secteur exerce une grande influence sur la décision d’exporter. Cette étude corrobore ainsi l’hypothèse selon laquelle l’agglomération offre des opportunités pour les entreprises d’interagir et d’échanger des informations et des connaissances concernant les marchés étrangers et ces externalités sont d’autant plus importantes si les entreprises appartiennent au même secteur.Dans la troisième partie de cette étude, nous utilisons la technique expérimentale économiques pour étudier comment la confiance entre les partenaires d’affaires est affecté par les informations sur le pays de la résidence du partenaire. L’expérience porte sur une version modifiée du jeu de confiance où les joueurs proviennent de quatre pays: la Turquie, le Maroc, la France et l’Espagne. Nos résultats montrent que marocains sont beaucoup plus confiants que les joueurs d’autres pays, sauf envers l’Espagne. Ils obtiennent peu de réciprocité en retour. Dans l’ensemble, les participants montrent un niveau faible de réciprocité, mais ce comportement ne semble pas être en fonction du pays du récepteur. La seule exception st celle du Maroc qui est plus égoïste avec l’Espagne. La méfiance entre espagnols et marocains semblent donc mutuelle.