La crise économique et financière internationale s’est distinguée par sa dimension globale et en particulier par son mode inédit de contagion. En absence de découplage, cette crise, dont les origines sont circonscrites dans les défaillances en chaîne des secteurs financiers des pays développés, s’est propagée graduellement aux pays sud-méditerranéens via plusieurs mécanismes et canaux de transmission réels (commerce international, remittances et dette publique), monétaires (monnaie et crédit bancaire) et financiers (prix des actifs, financement externe, spreads de taux d’intérêt, repli des investissements directs étrangers et de portefeuille, instabilité des taux de change, dette publique externe, amenuisement des réserves de change et volatilités des marchés financiers).Au plan macroéconomique, des études détaillées des effets de spillovers, souvent négatifs sur les pays concernés, ont été élaborées, et plus particulièrement celles du FEMIP ? FEMISE ? BEI (2010), FEMISE (2009), European Commission (2009) ainsi que Berndt. M et D. Ottolenghi (2009). Dans ce rapport, nous complétons les arguments développés par une grille de lecture complémentaire centrée sur les répercussions en matière de difficultés croissantes d’accès des PME-PMI aux sources de financement bancaire suite à la crise, les aspects sectoriels liés au ralentissement du commerce extérieur, les déficiences aggravées des secteurs bancaires et la reprise des tensions inflationnistes. De même, et alors que l’argumentaire des études précédentes est dédié aux aspects essentiellement macroéconomiques, ce rapport recentre les impacts de la crise sur les aspects microéconomiques, à partir d’enquêtes de conjoncture approfondies auprès de panels de PME-PMI en Tunisie, Algérie et Maroc.Un retour technique à des éléments contextuels a d’abord permis de distinguer la mécanique des crises financières et leurs modèles explicatifs tirés des expériences de crises bancaires systémiques. En particulier, les fragilisations des secteurs exportateurs dans les pays concernés, en raison des interdépendances de conjonctures avec la zone euro, seront analysées en développant des modèles de caractérisation et de datation des cycles réels. L’analyse de l’extraction et de la synchronisation des cycles sera en outre combinée à une étude sur la nature de la transmission de la conjoncture externe dans une approche multivariée. Sur un autre plan, une évaluation détaillée des effets microéconomiques avant et après crise financière est ensuite déduite à partir de données d’enquêtes, de même qu’une spécification d’un modèle de rationnement des crédits bancaires aux PMEPMI en période de crise. Quelques axes de réflexions sur les changements souhaitables dans les politiques économiques nationales seront enfin avancés en centrant l’analyse sur les scénarios de coopération multilatérale.