FEMISE a eu le plaisir de faire partie du lancement de SDSN-France à Paris le 13 novembre 2018.
Le réseau des Nations Unies pour les solutions de développement durable (SDSN) vise à rassembler un grand nombre de dirigeants de toutes les régions et de tous les horizons afin de promouvoir des solutions pratiques pour le développement durable, notamment la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et de l’accord de Paris sur le climat. Ce réseau fonctionne depuis 2012 sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU et fonde son action sur des valeurs d’apprentissage conjoint et d’approches intégrées face à des défis économiques, sociaux et environnementaux interdépendants.
Le lancement de SDSN-France est un événement clé pour le réseau en général, car il lui permet de disposer de partenaires précieux dans le domaine universitaire et de la recherche en France, articulant la collaboration entre les acteurs multilatéraux et les institutions financières locales, le secteur privé et la société civile. Le bureau de SDSN-France sera dirigé par KEDGE Business School, membre du réseau FEMISE, l’université PSL et des universités Pierre et Marie Curie et Cergy-Pontoise.
L’événement a été extrêmement riche en présentations, en discussions et ateliers. Ces derniers ont pris la forme de séances d’intelligence collective au cours desquelles la diversité des participants a permis une compréhension élargie et une approche globale des problèmes abordés. Constantin Tsakas, secrétaire général du FEMISE, a été l’animateur de l’atelier «Finance durable» organisé par KEDGE Business School. Des outils financiers alternatifs et verts ont été discutés lors de cet atelier, ainsi que la définition des objectifs clés et des responsabilités de la branche française du SDSN, en tant que partie prenante incontournable du débat sur la concrétisation des ODD. Les questions soulevées par le professeur Jeffrey Sachs (professeur à l’Université Columbia, consultant spécial du Secrétaire général des Nations Unies), telles que les moyens permettant d’évaluer les projets dans le contexte de la transformation systémique ou les normes applicables aux ESG (Gouvernance environnementale, sociale et corporative) ont souligné la richesse de cette problématique d’un point de vue conceptuel mais également l’importance de son aspect pratique.
Dans sa synthèse de l’atelier, le professeur Thomas Lagoarde-Segot (professeur associé d’économie et de finance internationale à la KEDGE Business School et chercheur au FEMISE) a souligné le rôle de SDSN en tant que médiateur entre les différents acteurs de la finance verte et plus particulièrement comme passerelle entre le monde universitaire et la recherche, d’une part, et les professionnels, d’autre part. Les participants ont retenu une approche incluant des propositions du FEMISE et proposée en 3 étapes : Pour réaliser le plein potentiel de SDSN-France, le réseau pourrait agir sur 3 niveaux; le niveau macro en sensibilisant les décideurs politiques, le niveau méso en permettant l’émergence et la cartographie de structures (financières, techniques) qui supportent l’impact social et au niveau micro en aidant les entrepreneurs sociaux à améliorer leur perception de la finance verte et leur accès à elle.
Ces résultats ont ensuite été exposés lors d’une séance plénière avec la présence du conseil d’administration de SDSN-France et seront inclus dans la feuille de route de cette branche française du réseau, dans la section «Finance Durable», aux côtés des autres résultats clés des différents ateliers abordant des sujets aussi divers et essentiels que « l’éducation pour le développement durable », les « villes durables », les « chaînes de valeur durables», les « transitions énergétiques », et mène à l’amélioration du « Programme de solutions» pour les ODD en France. Tous ces ateliers ont souligné le rôle crucial de SDSN-France en tant que facilitateur de la collaboration entre parties prenantes et en tant qu’accélérateur d’effervescence académique et intellectuelle dans la recherche de solutions pratiques et adéquates pour concrétiser les objectifs des ODD. « Précipiter le changement du système dans son ensemble » était l’un des points centraux du professeur Jeffrey Sachs lors de son discours devant la Chimie ParisTech. Il ne s’agit pas d’aborder chaque enjeu en tant que problématique indépendante, mais de « convaincre » le monde de changer et de coopérer et d’adopter des modes de gouvernement alternatifs.