Rapprocher le pouvoir des administrés afin d’être au cœur de leurs attentes… Les bénéfices de la décentralisation sur la performance économique ne sont plus à prouver à la condition de doter le pays d’organes de contrôle de gestion. Les chercheurs du Femise se sont penchés sur le cas de la Tunisie, du Maroc et de l’Égypte.
Faute de moyens financiers, les collectivités locales sont souvent démunies pour agir. Elles ne possèdent pas d’influence réelle. Une première vague de décentralisation a débuté dans les années 60 sous l’influence coloniale française, mais les marges de progression restent importantes. Nous sommes à mille lieues du modèle italien et du modèle fédéral allemand, organisé en Länders.
L’attente des populations de ces trois pays dans un le contexte du «printemps arabe» est grande. « Les citoyens veulent avoir leur mot à dire au niveau central et local. La décentralisation consiste à partager les ressources et le pouvoir entre l’Etat et les collectivités locales. Cette proximité avec les décideurs permet de demander des comptes aux élus et mesurer le travail du conseil communal. Pour jouer un rôle, la société civile se doit d’être organisée », souligne Lahcen Achy, professeur d’économie à l’INSEA au Maroc, qui a coordonné l’étude du Femise intitulée « Décentralisation et performance économique au Sud de la Méditerranée ».