Elle améliore la croissance économique d’un pays, contribue à la baisse du chômage et à la réduction de la pauvreté… Si les bénéfices de la productivité ne sont plus à démontrer, en revanche, son impact diffère selon les pays, la taille des entreprises et les secteurs d’activité. Le Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Economiques (FEMISE) s’est livré à une analyse comparée dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Saviez-vous qu’une concurrence exacerbée stimulait la productivité ? Les Etats favorisant un environnement concurrentiel en perçoivent les bénéfices. Il suffit d’analyser l’évolution de la productivité des sociétés d’Etat passées sous la coupe du privé pour s’en convaincre.
Pour rester dans la course, les entreprises sont contraintes d’abaisser leurs coûts, commercialiser des produits correspondant véritablement aux attentes de la clientèle. La concurrence, tel un aiguillon, stimule l’innovation. Les entreprises doivent concevoir de nouveaux produits pour conserver ou gagner des parts de marché. In fine, les moins capables de répondre à ce niveau d’exigence se voient éjectés du marché.
L’Institut de Recherche palestinien en politique économique (MAS), a procédé à une étude comparative des facteurs de productivité dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dans le cadre du rapport Femise FEM35-07. Le document analyse les facteurs de productivité des entreprises de trois pays du Sud (Egypte, Maroc et Palestine) et les compare à des sociétés implantées en Belgique, à Malte et en Pologne.
Renforcer la concurrence, accès à la finance et stratégie à l’export
« Cette étude met en lumière auprès des décideurs politiques la nécessité de renforcer la concurrence, d’améliorer l’accès à la finance et le lancement de véritables stratégies à l’export. Ce sont les principaux vecteurs de l’amélioration de la productivité des PME”, souligne Samir Abdullah, directeur de l’Institut de Recherche palestinien en politique économique.
L’analyse met en lumière quatre critères déterminants : l’ancienneté de la société, la part de son chiffre d’affaires à l’export, l’environnement concurrentiel et le développement technologique. Si ces éléments influent sur la productivité de façon générale, le rapport met en lumière l’impact de ces critères en fonction de la taille de l’entreprise. Ainsi, la concurrence stimule davantage des PME que les grands groupes.
D’autres éléments influent sur la productivité globale des facteurs, tels que le talent managérial, les technologies de l’information, la formation. L’aptitude des Etats à attirer les capitaux constitue également un critère déterminant, tout comme leur capacité à alléger les formalités administratives. Une étude réalisée en 2007 sur les 15 pays de l’Union Européenne démontre qu’une baisse de 0,25 % des lourdeurs administratives conduit à une hausse du PIB de 0,9% d’ici 2025 !
« Dans un même secteur d’activité, la productivité des petites et moyennes entreprises est plus faible que celle des grands groupes », souligne le rapport. Ces derniers possèdent généralement un service Recherche & Développement hors de portée des PME. Ils bénéficient de facilités, que n’ont pas les PME, pour accéder aux marchés internationaux. D‘où la nécessité de promouvoir des stratégies à l’export, d’engager des actions fortes de promotion, de marketing et de lobbying.
Photo : AMDI, Econostrum
Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. www.econostrum.info. Newsletter d’econostrum : http://www.econostrum.info/subscription/