Energie, textile, habillement, cimenteries… Les entreprises étrangères ont multiplié les investissements en Tunisie ces dernières années à la faveur d’un environnement politique stable et d’une ouverture du pays tant sur le plan économique que financier. Dans une étude pour le Femise, l’économiste Sonia Seghir, livre les recettes du succès.
Pays d’ouverture, la Tunisie a assisté, en cinq ans à peine, à un quasi doublement des investissements directs étrangers (IDE) passant de 402,9 M TND en 1997 à 1015,7 M TND en 2005.
« L’IDE a comme mobile fondamental la faiblesse du coût de main d’œuvre. Or cet avantage est en train de perdre son importance étant donné l’hégémonie progressive de la révolution technologique sur les activités traditionnelles. En outre, l’économie tunisienne est fortement concurrencée concernant le coût de main d’œuvre par le Maroc, l’Egypte, la Turquie, le Portugal », relève Samia Seghir dans un rapport du Femise (FEM31-20) intitulé « Les boucles d’investissement intérieur –Investissement étranger et la croissance des pays Méditerranéens ».
A ce titre, elle analyse de manière détaillée l’évolution du secteur textile et de l’habillement.
Simplicité des formalités administratives
Les IDE en Tunisie représentent 10% des investissements productifs du pays.
Les plus grandes multinationales comme les touristes sont au rendez-vous, attirés par une stabilité politique et sociale ainsi que par l’amélioration de l’environnement des affaires grâce aux réformes accomplies, notamment des privatisations.
Le désengagement de l’Etat dans les secteurs de l’industrie et des grandes infrastructures a favorisé l’arrivée d’investisseurs étrangers dans les cimenteries, la production d’électricité, la construction d’unités de dessalement d’eau, les autoroutes, les banques, le traitement des eaux usées et des déchets solides, les télécommunications…
Outre les formalités administratives relativement simples (guichet unique), l’investissement étranger est encouragé par des exonérations d’impôts. Ajoutez à cela la qualification des ressources humaines, un accès au marché euro-méditerranéen et l’apport de lignes de crédit auprès de la Banque Européenne d’Investissement…
Les limites de la privatisation
Avec autant d’arguments, le pays attire à la fois Français, Italiens, Allemands, Britanniques, Espagnols, Américains et de plus en plus de nouvelles nationalités. Fin 2005, le pays recensait 2703 entreprises à participation étrangère sur son territoire représentant 259.842 emplois.
Les IDE en Tunisie représentent 10% des investissements productifs du pays, génèrent un tiers des exportations et un sixième des emplois. Samia Seghir apporte un bémol cependant : « Compter sur la privatisation pour stimuler l’investissement étranger est une stratégie qui risque de rencontrer des limites ». Selon l’économiste, « les sociétés proposées à la privatisation ne sont pas de nature à apporter des fonds considérables, étant donné la faiblesse de leur nombre et la modestie de leur taille ».
Le rapport FEM31-20 est disponible sur le site du FEMISE.
Photo NBC, Econostrum.
Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2010, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle» du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par :http://www.econostrum.info/subscription/