Résumé :
Les pays du printemps arabe ont été confrontés à des défis considérables de transition, en plus des problèmes structurels dont ils ont hérité. Ces pays se sont engagés, plutôt au coup par coup et sous l’effet essentiellement de la pression populaire, sur une série de reconsidérations des anciennes politiques économiques.
Appliquée aux programmes de réformes initiés par le FMI dans les pays du printemps arabe (Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie) durant la période de transition, la présente étude entend combler un déficit de connaissances relatif à la prise en compte des méthodes d’évaluation des réformes, dont la grille d’analyse permettra d’identifier et d’analyser les facteurs clés de succès ou d’échecs des politiques menées, de mieux cerner leurs contextes particuliers ainsi que les contraintes de transposition des réformes d’un espace à un autre.
Le croisement des résultats économétriques montre globalement que lorsque les programmes du FMI, bien qu’appropriés, ne sont pas toujours suivis d’un effet positif sur la croissance, l’explication serait plutôt à rechercher au niveau de l’effectivité des réformes, i.e, de la conformité (compliance) des pays aux repères structurels (structural benchmark) des actions de politiques économiques contenues dans ces programmes. Les retards (ou dysfonctionnements) dans les schémas d’implémentation des réformes seraient attribués soit à des conditions exogènes aux programmes (incertitudes politiques ou sécuritaires liés à une variable indicatrice retraçant les effets du printemps arabe), soit à des défauts de gouvernance économique et institutionnels, soit enfin à des mauvaises allocations des ressources ainsi que plusieurs aspects non productifs des dépenses publiques, qui peuvent être à l’origine du ralentissement de la croissance économique.
En revanche, lorsque les repères structurels sont pleinement remplis, les effets de ces programmes sur la croissance sont nettement positifs. En effet, la mise en œuvre effective des programmes du FMI se traduirait par un effet net positif sur la croissance et ceci indépendemment de la méthode d’estimation adoptée.