Partie 1: The Determinants of FDI and FPI in the MEDA Countries: An international Comparison
Les investissements directs étrangers (IDE) enregistrés dans les pays MEDA dans les deux dernières décennies apparaissent largement en deçà de ceux observés dans les pays européens, asiatiques ou encore en Inde (Daniele and Marani, 2006). Par conséquent, le but de ce projet les IDE envers les pays MEDA, et notamment ceux ayant signé des accords de coopération bilatéraux avec l’Union Européenne (U.E) , et de comprendre pourquoi ces pays se tiennent derrière les pays émergents en terme d’attractivité des IDE mais aussi d’étudier l’impact de ceux-ci sur la compétitivité de leurs économies. Une question se pose alors : comment notre projet va t-il contribuer à la littérature existante en matière d’investissements directs étrangers ? La partie 1 cherche à savoir si les IDE affectent les économies des pays MEDA de manière différente des pays pris en « benchmark », i.e. les pays d’Amérique Latine, d’Asie ou encore de l’Union Européenne.
La première question que nous voulons éclaircir est le fait de savoir si les IDE en direction des pays MEDA ayant signé un accord de partenariat avec l’U.E s’accroissent après l’entrée en vigueur de ces accords ou non ? Pour répondre à cette question, nous comparons, en utilisant des tests statistiques non paramétriques, les IDE avant et après signature de ces accords et nous comparons nos résultats avec les pays européens.
Le second objectif de cette partie consiste à identifier les déterminants des investissements directs en portefeuille (FPI ou Foreign Direct Investments), étant donné que ce type d’investissement est connu pour être plus volatile comparé aux IDE, en particulier dans les pays développés.
Basée sur une analyse empirique en données de panel, la première partie de notre projet prend ainsi en compte les déterminants des IDE et des FPI dans la région MEDA en comparaison avec d’autres régions du monde, et ce, sur une période allant de 1980 à 2006.
Voici en résumant nos principaux résultats :
• Les investisseurs sont attirés par les pays à forte croissance économique et une population en augmentation ;
• Par ailleurs, l’ouverture de l’économie au commerce international « booste » les IDE notamment les IDE orientés export ;
• Les résultats montrent également que la stabilité des taux de change est un élément crucial d’attractivité des IDE.
Lorsque nous introduisons le cadre institutionnel et les variables politiques comme la stabilité gouvernementale, l’ouverture du compte capital, le risque-pays ou encore le régime du taux de change, nos résultats indiquent :
• Que la stabilité politique est un argument fondamental d’attractivité des investissements à long terme;
• Qu’un environnement local risqué fait fuir les investisseurs ;
• Qu’un régime de change fixe est nécessaire pour attirer des investissements à long terme ;
• que les investissements en portefeuille sont des investissements alternatifs concurrents des IDE.
En introduisant à la fois les variables institutionnelles et politiques et les variables dummies pour inclure en plus des pays MEDA, les régions jouant le rôle de benchmark, à savoir l’Amérique Latine, l’U.E, l’Afrique et l’Asie du Sud, nos principaux résultats indiquent que :
• Un gouvernement stable contribue à attirer les IDE en Amérique Latine et en Asie;
• Un environnement risqué réduit les avantages pour les investisseurs à long terme, notamment en Asie ;
• Enfin, l’ouverture du compte du capital affecte différemment les IDE selon les régions. Cela joue un rôle positif pour les pays asiatiques à l’inverse des pays de l’U.E du panel. L’impact de l’ouverture du compte du capital est inexistant dans les autres régions.
Les résultats relatifs aux FPI montrent globalement que la majorité des fondamentaux économiques (croissance du PIB, inflation, …) sont statistiquement significatifs comme attendu. Ces résultats indiquent que les pays avec une croissance du PIB / tête élevée et une balance des capitaux excédentaire attirent davantage les investisseurs. Enfin, la stabilité macroéconomique mesurée par l’inflation apparaît avoir un intérêt mineur pour les investisseurs.
Part 2: Foreign capital flows, economic growth, domestic investment and inequality: an international comparison
A notre connaissance, peu d’études se sont intéressées à l’impact des IDE/FPI sur les inégalités dans la région MEDA. Dans cette seconde partie de notre projet, nous tentons de combler ce vide en analysant empiriquement les effets des investissements dans les pays cibles, et ce, dans une perspective comparative internationale. Deux questions sont soulevées : pourquoi les IDE, comparativement aux investissements domestiques devraient avoir un impact sur le développement économique à long terme qui est différent de celui généré par les investissements domestiques ? Les IDE ont-ils pour effet d’accroître ou de diminuer les investissements domestiques ?
Par ailleurs, nous attendons, conformément aux effets positifs observés, soit sur l’ensemble de notre échantillon, soit sur certaines d’entre-elles comme la région MEDA, l’Amérique Latine, l’Asie ou l’Afrique, que les IDE aient un effet positif sur la croissance économique.
Nos résultats montrent un impact positif des IDE sur l’investissement domestique et que les IDE jouent un rôle moteur dans les pays MEDA, en Asie mais également dans les pays membres de l’U.E. En conséquence, on peut considérer que plus d’IDE favorise l’investissement global et donc la croissance économique.
Part 3: Foreign capital flows and competitiveness: an International Comparison
La partie 3 se concentre sur les effets des IDE sur le taux de change réel d’équilibre. Nous développons un modèle dynamique pour estimer ce taux de change basé sur les fondamentaux. Les décideurs des économies des pays émergents ont pour objectif d’éviter la persistance du mésalignement de leurs taux de change.
Selon la Dutch Disease theory (Corden and Neary, 1982), un excès d’IDE peut amener à une appréciation du taux de change. Cependant, le degré d’appréciation dépend dans une large mesure du « degré de réversibilité » de l’IDE en question. Certains flux sont plus ou moins réversibles que d’autres et affectent donc différemment les taux de change et le revenu national. Cela suggère une décomposition des IDE selon leur « degré de réversibilité ». Ainsi, et à l’inverse de la majorité des études empiriques précédentes qui utilisent des flux d’investissements agrégés, nous décomposons dans notre étude les flux de capitaux.
Notre problématique majeure est de savoir si les IDE contribuent à une appréciation du taux de change du pays hôte, et si cet impact est différent lorsque l’on décompose les investissements entre IDE et investissement de portefeuille (FPI) ?
Nos principaux résultats peuvent être résumés comme suit :
• Les investissements en portefeuille (FPI), l’emprunt international, l’aide, et le revenu amènent à une appréciation du taux de change et donc à une perte de compétitivité;
• Les transferts des travailleurs expatriés (Remittances) ont des résultats différents selon leur nature et leur taille ;
• Les IDE n’ont pas d’effet sur le taux de change et dans certains cas améliorent la compétitivité.