La Tunisie et l’Egypte, ayant signé divers accords régionaux de commerce avec plusieurs pays partenaires, détiennent des économies ouvertes sur le reste du monde. Dans le cadre du Processus de Barcelone, les deux pays ont signé respectivement en 1995 et 2001 des Accords d’Association (AA) avec l’Union européenne (UE) pour l’instauration de Zones de libre-échange (ZLE) applicables aux produits industriels. Ces AA remplacent les précédents avantages tarifaires mutuellement partagés depuis des décennies, d’où les liens commerciaux forts que les deux pays entretiennent avec l’UE jusqu’à présent.
Dans la même attitude, la Tunisie et l’Egypte ont entrepris des efforts pour renforcer les liens commerciaux avec les pays des régions du Sud et de l’Est de l’Afrique par le biais de l’intégration au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) respectivement en 2018 et 1998 ; le COMESA étant une union douanière réunissant 21 États africains membres. Au sein de la région euro-méditerranéenne, les deux pays ont également adhéré à divers accords d’intégration telles que notamment les Zones de libre-échange bilatérales avec la Turquie conclues respectivement en 2004 et 2005.
Ce travail tente d’apprécier les intégrations commerciales de la Tunisie et l’Egypte en considérant les accords régionaux de commerce cités, à savoir les Accords d’Association signés avec l’UE, le COMESA et les ZLE établies avec la Turquie. En ayant recours au Modèle de Gravité, des estimations sur des données de panel sont menées dans l’objectif d’évaluer si les variables exogènes incluses dans l’équation gravitationnelle accroissent ou réduisent les exportations et les importations des deux pays avec leurs partenaires sélectionnés. Ceci permet également d’apprécier l’attractivité des marchés cibles (UE, pays du COMESA et Turquie) pour les exportations tunisiennes et égyptiennes, et inversement. L’objectif dans ce travail est d’aller au-delà des travaux empiriques antérieurs menés dans ce thème sur des échantillons couvrants divers pays d’autres régions du monde.
Les résultats d’estimation confirment les contributions positives du poids économique des pays au commerce bilatéral, les effets négatifs de la distance géographique, les influences des accords régionaux de commerce considérés sur les exportations et importations tunisiennes et égyptiennes, etc. Enfin, eu égard aux résultats d’estimation, l’idée serait également de prévoir si la Tunisie et l’Egypte pourraient assumer les rôles d’intermédiaires facilitant les liens commerciaux triangulaires entre l’UE, les régions du Sud de la Méditerranée et de l’Afrique du Sud-Est.
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