Le présent rapport est consacré à la question la plus importante dans les pays méditerranéens, à savoir la question de l’emploi. Ces pays doivent, en effet, créer un nombre d’emplois décents sans précédent pour absorber le nombre croissant de nouveaux entrants sur les marchés du travail, l’actuelle forte proportion de jeunes inactifs et accroître sensiblement la participation féminine à l’activité économique. De plus, la région doit remédier au problème d’un important secteur informel où une proportion croissante de la population vit et travaille dans des conditions peu favorables de faible productivité, de faibles revenus et d’insuffisante protection. Enfin, la région doit s’assurer que ses flux migratoires constituent un échange positif à la fois pour les pays émetteurs et les pays receveurs, plutôt qu’un exode des cerveaux.Relever ce défi n’est pas aisé. D’un côté, la pyramide des âges dans la région se caractérise par une proportion des jeunes bien plus forte que la moyenne. Certes, les taux de croissance de la population ont fléchi, mais l’impact des taux de fertilité passés élevés se ressent maintenant. D’un autre côté, la région ne peut plus aujourd’hui se permettre d’aborder la création de l’emploi par le recrutement du secteur public. La taille du secteur public est déjà trop importante et la mondialisation rend difficile tout développement sans une forte compétitivité économique selon les standards internationaux.Toutefois, on considère dans ce rapport que le défi peut être relevé, si les décisionnaires politiques prennent les mesures nécessaires à partir des expériences réussies d’autres pays et en les adaptant aux conditions initiales des PM. Ces réformes impliqueraient de poursuivre la transition déjà entamée vers un niveau plus élevé de croissance pro-emploi, avec des améliorations des conditions de travail de travail. Elles devraient également concerner une meilleure mise en adéquation des systèmes éducatifs avec la demande de travail dans un contexte de diversification des économies. Et elles pourraient également inclure des échanges bénéfiques mutuels de migrations temporaires entre les PM et l’UE.Le propos de ce rapport est de contribuer à la discussion sur la nature et la magnitude du problème de l’emploi dans les PM, ses causes profondes et les possibles voies pour y remédier. Il ne propose pas un plan d’action précis pour chaque pays ; il met plutôt en évidence les principaux points évoqués ci-dessus et propose des pistes pour mener des discussions entre les parties concernées.Le rapport est organisé en quatre sections :1. La nature du challenge à partir d’une présentation de la situation actuelle et des grandes tendances démographiques qui s’annoncent.2. Les causes profondes du problème.3. La compétitivité de la région, l’ouverture et les liens entre fixation des salaires et productivité.4. On donnera, enfin, une idée des principaux enjeux et le cadre général des discussions qui les concernent.