Du point de vue des politiques, que concluons-nous de ces résultats: l’ouverture
des marchés crée des opportunités et la possibilité de gains nets en bien-être.
Ce résultat est bien établi par la théorie du commerce international et par un large éventail de
preuves empiriques. Il existe de nombreuses sources de gains, mais seules certaines
sont comptabilisés dans un cadre de modélisation tel que celui que nous avons utilisé.
L’ampleur des gains dépendra essentiellement du niveau des obstacles non tarifaires
entre l’UE et la Tunisie et sur l’ampleur des éventuelles réductions tant tarifaires que
de barrières non tarifaires. Il est donc extrêmement important que davantage de travail soit entrepris pour mieux comprendre l’ampleur de ces obstacles et quelles mesures spécifiques
des politiques sont nécessaires pour assurer leur suppression.
Archives du Tag : exportations
Rapport EuroMed : Identification des obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines
Le nouveau Rapport EuroMed (Septembre, 2019) est maintenant disponible
Identification des obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines [1]
Le rapport est disponible au téléchargement ici.
L’objectif de ce rapport est d’identifier les obstacles à l’intégration des PME marocaines dans les chaînes de valeur mondiales. Ce nouveau rapport s’inscrit dans la continuité du précédent (Juin, 2019) parce qu’il traite à nouveau de questions qui concernent le secteur privé, mais propose cette fois-ci une analyse plus fouillée en ciblant un problème spécifique, celui de l’intégration des PME dans les chaînes de valeur globales, dans le cas d’un pays en particulier, le Maroc.
Ce choix nous a permis (i) de réaliser une analyse approfondie sur une problématique données, (ii) de travailler en collaboration étroite avec une institution marocaine partenaire de FEMISE (l’ISCAE) et le bureau de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Rabat et (iii) d’appuyer notre rapport sur des études de cas réalisées auprès d’entreprises marocaines et sur un ensemble d’interviews et de réunions de travail auprès de représentations d’associations d’entreprises et de responsables d’organismes nationaux concernés par la problématique. Avant la finalisation des recommandations de politique économique, cette étude a aussi fait l’objet d’un atelier organisé à Rabat en présence de décideurs, d’entrepreneurs et de haut-fonctionnaires.
Le rapport, a été coordonnée par :
- Patricia AUGIER (Présidente du Comité Scientifique du FEMISE et de l’Institut de la Méditerranée),
- Vincent CASTEL (Economiste pays en chef – Maroc à la Banque africaine de développement – BAD) et
- Tarik EL MALKI (Professeur de Management et de Responsabilité Sociale et des Entreprises à l’ISCAE).
Il a bénéficié de contributions de :
- Mohammed Amine HANIN (Auditeur financier chez EY),
- Maryse LOUIS (Déléguée Générale de FEMISE),
- Josef PERERA (Economiste politique et chercheur FEMISE),
- Constantin TSAKAS (Secrétaire Général du FEMISE et Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée) et
- Jocelyn VENTURA (Economiste politique à l’Institut de la Méditerranée / FEMISE).
Le rapport Euromed est une publication annuelle du FEMISE qui traite des thèmes d’importance et d’intérêt pour la région Euro-Med. Le rapport apporte une véritable valeur ajoutée en termes de connaissances sur le thème couvert. Il fournit une analyse approfondie proposée par des économistes spécialisés et avec une approche pluridisciplinaire du Nord et du Sud de la Méditerranée. Cela apporte une vision commune des deux rives de la Méditerranée et des recommandations politiques qui peuvent contribuer au processus de transition des pays du Sud Med.
[1] Ce rapport a été élaboré avec le soutien financier de la Banque Africaine de Développement et de l’Union Européenne à travers le projet FEMISE sur “ Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership ”. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité des auteurs.
Atelier : Intégration des PME exportatrices marocaines aux chaines de valeur mondiales
FEMISE et l’Institut de la Méditerranée (IM) ont co-organisé une journée d’étude sur « Intégration des PME exportatrices du Maroc aux chaines de valeur mondiales » le Jeudi 22 février 2018 à l’ISCAE, Casablanca, Maroc.
Cette Journée s’est inscrite dans le cadre du partenariat IM-FEMISE avec le groupe ISCAE et a permis de présenter les conclusions préliminaires d’une étude de la Banque Africaine de Développement intitulée « Identification des obstacles à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines exportatrices » qui a été co-pilotée par Pr. Patricia AUGIER (IM, FEMISE) et avec des contributions d’experts du réseau FEMISE.
L’étude en question se focalise sur la question des chaînes de valeur mondiales (CVM). L’évaluation, dans le cas du Maroc, fait apparaître un niveau d’intégration dans les CVM peu élevé en comparaison avec d’autres pays de la région ou relativement proches. Puis, l’étude identifie les obstacles les plus importants à l’intégration des PME marocaines dans les CVM, à partir des interviews et cas d’études que l’on a réalisés entre le printemps et la fin de l’année 2017.
Il en ressort entre autres :
- Du côté des importations, les principales contraintes sont la lourdeur des procédures douanières, le coût et l’obtention d’une couverture contre le risque de change et l’obtention d’un financement.
- Du côté des exportations, ce qui ressort le plus fortement est la capacité à pénétrer les marchés, l’obtention d’un financement, les coûts de transport, la lourdeur des procédures douanières, le coût de la couverture contre le risque de change, la faiblesse de la R&D, la difficulté d’adapter les produits aux normes imposées sur les marchés étrangers et la difficulté à embaucher de la main d’œuvre.
- Dans leurs relations avec les donneurs d’ordre, les PME marocaines font face à 5 grandes difficultés : le manque de services logistiques efficaces, le manque de compétitivité des produits, la difficulté à satisfaire les exigences des donneurs d’ordre, la difficulté à mettre le produit ou le processus de production aux normes et standards imposés et le manque de main d’œuvre qualifiée.
- Enfin, les besoins les plus importants exprimés par les entreprises pour les aider à intégrer les CVM sont : le support pour la mise en contact avec les entreprises étrangères, le besoin de crédits bancaires et le support pour la mise en conformité des produits et/ou des processus de production aux normes et standards imposés.
Le programme de la journée est disponible ici.
Des articles de la presse marocaine sur l’évènement sont disponibles ci-dessous :
LesEco.Ma, PME : QUELLE INTÉGRATION DANS LES CHAÎNES DES VALEURS MONDIALES
Libe.Ma, PME exportatrices et chaînes de valeurs mondiales entre contraintes et opportunités
L’Economiste.com, Compétitivité industrielle: A peine 1% des entreprises font de l’export
[1] This event received financial support from the European Union through the FEMISE project on “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Any views expressed in this seminar are the sole responsibility of the speakers.
La Performance des Entreprises dans le Processus de Transition: le Rôle des Contraintes d’Affaires et des Institutions dans la Région Sud-méditerranéenne
Note: Le projet de recherche comprend trois papiers (en anglais)
Paper 3. Exportations et gouvernance: La région MENA est-elle différente?
Ce rapport vise à analyser les tendances récentes de la performance de l’entreprise et le succès économique dans les pays situés au Sud de la Méditerranée au niveau de l’entreprise et du pays. Plus précisément, il vise à identifier et évaluer les facteurs potentiels qui peuvent déclencher et favoriser les changements économiques dans la région, tout en mettant l’accent sur le rôle joué par l’environnement commercial et le cadre institutionnel pour expliquer la performance économique, mesurée par la productivité, la croissance des ventes et les exportations, ainsi que de quantifier leur importance relative. Tout d’abord, nous étudions les différentes sources de la performance économique à partir des facteurs internes et externes à l’entreprise. Au niveau de l’entreprise, l’environnement commercial englobe les caractéristiques du système juridique, réglementaire, financier et institutionnel d’un pays et, par conséquent, il a un impact sur la performance des entreprises et des industries.
Deuxièmement, étant donné que l’environnement commercial affecte la performance des entreprises et des pays, donc, nous procédons à une enquête empirique de ces conjectures au niveau des pays aussi. L’hypothèse sous-jacente commune est que les entreprises et les pays exposés à de «meilleurs» environnements et institutions commerciaux peuvent être tenus d’accomplir mieux.
La principale nouveauté de ce rapport est de développer des données empiriques portant sur la période de transition sur les conditions qui influent la performance du secteur privé et au niveau des pays exportateurs dans la région sud de la Méditerranée par rapport à d’autres régions/pays qui avaient déjà passé par une transition économique et institutionnelle dans le passé. En conséquence, l’étude fournit les outils pour construire les politiques de développement appropriées.
Ce rapport est structuré en trois parties: la première partie se concentre sur les compétences et les caractéristiques des ressources des entreprises et le rôle des principales contraintes perçues pour faire du commerce au niveau de l’entreprise. Des micro données d’enquête sont utilisées pour explorer l’impact des compétences de la main-d’œuvre et d’autres caractéristiques propres à l’entreprise sur sa performance, mesurée par la croissance des ventes, dans 135 pays en voie de développement. L’analyse utilise un ensemble de données cohérentes et grandes à partir des enquêtes auprès des entreprises de la Banque mondiale. Les résultats montrent que les compétences de la main-d’œuvre et des caractéristiques propres à l’entreprise sont des prédicteurs significatifs de la performance des entreprises. Cependant, le pouvoir prédictif des compétences de la main-d’œuvre et des caractéristiques propres à l’entreprise est affecté de manière significative par des facteurs nationaux économiques et non-économiques. En effet, les niveaux nationaux de développement économique, financier et humain, l’inégalité des revenus, les conditions internes de gouvernance réglementaire et d’autres institutions ainsi que l’hétérogénéité juridique et sociale, ont tous un rôle à jouer dans la détermination de la performance des entreprises. Les résultats montrent que la classification des entreprises par les compétences limitées de la main d’œuvre ou leur absence dans les pays en voie de développement peut être mieux évaluée sur la base de facteurs à la fois aux niveaux micro et macro.
La deuxième partie du rapport se concentre spécifiquement sur les principaux obstacles les entreprises de la région MENA, et notamment les entreprises égyptiennes face afin de réaliser des activités commerciales dans leur pays et examine dans quelle mesure ces contraintes affectent-elles la performance des entreprises. La performance de la firme est mesurée en productivité totale des facteurs (PTF). Notre analyse évalue les effets des différents indicateurs d’activité, obtenus à partir de l’Enquête sur l’entreprise de la Banque mondiale en utilisant des données au niveau des entreprises d’entreprises manufacturières, sur la PTF. Un certain nombre de variables de contrôle utilisées couramment dans la littérature empirique sont également inclus dans le modèle. Pour vérifier la robustesse de nos résultats, des mesures alternatives de rendement de l’entreprise sont utilisées, tels que les ventes totales et le nombre moyen de travailleurs. Les principaux résultats indiquent que l’accès et le coût de financement, les taux d’imposition, la politique d’incertitude réglementaire, le prix des terrains et des infrastructures de base, comme l’accès à l’eau et l’électricité, sont parmi les facteurs les plus pertinents. Ces résultats ont des implications politiques importantes, en particulier pour les créateurs de politiques et les aideront à décider du type d’actions spécifiques qui pourront être prises afin de réduire les principaux obstacles et par conséquent à encourager les entreprises manufacturières égyptiennes à devenir plus compétitives. L’analyse est également étendue à d’autres pays de la région, à savoir le Liban, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie et les contraintes environnementales avant et après le printemps arabe sont comparées. Les principaux résultats indiquent que l’incertitude réglementaire et politique, la corruption et la criminalité sont devenues des obstacles plus aggravés après 2011 pour la plupart des entreprises de ces pays.
La troisième partie porte sur l’analyse au niveau des pays et étudie le rôle de la qualité des institutions et de ses différentes dimensions dans les pays sélectionnés pour expliquer la performance de l’exportation. Elle vise à analyser si une meilleure qualité de gouvernance économique récompense la performance de l’économie et facilite l’intégration de la région MENA dans l’économie mondiale. Un modèle de gravité du commerce accompagné par des indicateurs de gouvernance est estimé à l’aide des exportations bilatérales entre 189 partenaires commerciaux et également 19 MENA exportateurs au cours de la période de 1996 à 2013. Les principaux résultats montrent que, individuellement, chacun des six indicateurs de gouvernance dans les pays exportateurs et importateurs considérés ont un effet positif sur le commerce bilatéral. Cependant, les résultats pour la région MENA exportateur diffèrent légèrement. La gouvernance dans les pays importateurs semble moins pertinente pour les exportateurs de la région MENA que pour le reste des exportateurs. L’effet de similitude des pays par paire dans les indicateurs de gouvernance indiquent des niveaux similaires dans la qualité de la réglementation et la primauté du droit dans les pays exportateurs et importateurs favorise les exportations des pays de la région MENA. Similitudes dans la voix et la responsabilité de même favorisent des exportations dans les pays exportateurs en moyenne, mais cela ne semble pas pertinent pour les exportateurs de la région MENA.